Zazen c’est réunir trois points

Une disposition du corps : c’est une posture précise permettant au corps d’être droit, colonne vertébrale redressée, tête naturellement dans le prolongement, regard porté à 90° devant soi, les mains l’une sur l’autre et les pouces se joignant.

Une disposition du souffle : c’est se mettre en condition en inspirant par le nez puis en expirant par la bouche avant de rentrer en médiation. Ensuite la respiration reste naturelle, bouche fermée. Elle ne doit être ni longue, ni courte, ni lente, ni rapide.

Une disposition de l’esprit : c’est s’autoriser à ne pas penser à quelque chose de particulier, de figé, laisser passer les pensées. Une image est particulièrement utilisée dans le zen : « Laisser filer les pensées comme les nuages dans le ciel ». Pour atteindre cet état d’esprit, il est nécessaire de n’avoir aucune intention, de ne vouloir rien prendre de cette méditation.

et développer 3 qualités primordiales

L’esprit de largesse : Sur cette Voie de la Grandeur, plus rien ne nous est indifférent, nous sommes sensibles à toute vie et à son contexte.

L’esprit d’allégresse : « malgré tous les malgré », la voie est joyeuse, car c’est la vie.

L’esprit de tendresse : Nous prenons soin, nous sommes à l’écoute, nous développons la bienveillance en toute situation.


Par crainte d’affronter notre impermanence, nous sommes toujours en représentation de modèles sociaux, nous passons notre vie en diversion pour ne pas assumer notre fragilité. L’assumer, c’est le travail de la méditation.

« Vous devez abdiquer »
Suzuki Roshi

Même en méditation, nous pouvons rester dans des stratégies comme rêver, penser, bouger… pour ne pas voir cette fragilité. C’est pourquoi nous nous appliquons à lâcher nos résistances. Même au cœur de zazen, nous devons laisser tomber l’expérience du zazen. 

Ne faîtes pas zazen, laissez zazen faire zazen. »
Katagiri Roshi

Dans la méditation, nous n’avons pas besoin de rêver. Il nous faut simplement apprendre à dire « oui » (alors que souvent, nous répondons « oui, mais… »). Il faut juste revenir à notre méditation (zazen), notre assise. Notre dispersion nous empêche d’être tout simplement.

« Il faut abandonner le corps et l’esprit »
Dôgen Zenji

Nous sommes attentifs à ce que le manque n’habite pas notre pratique. À chaque fois qu’il apparaît sous forme de rêveries, nous revenons ici et maintenant, sans culpabilité, sans regret, sans attente. Nous ajustons d’instant en instant : notre corps, notre mental, notre respiration, notre état d’esprit, notre verticalité, pour devenir plus fluide… Et plus le corps est ajusté, plus l’esprit est ajusté. C’est pourquoi nous devons être attentifs à la posture.

Finalement nous ne pratiquons pas pour obtenir quelque chose, nous pratiquons parce que nous sommes des bouddhas qui pratiquons.

La pratique de la méditation zazen, c’est abandonner tout repère et tout repaire. C’est entrer dans un espace de non sécurité, nous allons y affronter nos peurs, sans insécurité, puisque dans un cadre garanti et apaisé. Il n’y a rien sur quoi se reposer et en même temps, on prend soin de soi, de son voisin, de ce qu’on voit.

« Il faut apprendre à se perdre. »
 Kodo Sawaki Roshi

Créez un site ou un blog sur WordPress.com