S’ajuster avec la voie

Notre « job » de bodhisattva est de nous engager sur la voie de l’éveil, de faire le vœu d’y mener tous les êtres. Nous avons tous à un moment ou à un autre dévié de cette voie (ne serait-ce que de l’épaisseur d’un cheveu), et sans doute le ferons-nous encore.

Dans ce chemin nous sommes constamment en équilibre sur un fil, comment conserver cette harmonie ? Le Bouddha nous donne une piste dans son premier enseignement : le noble octuple sentier (vue juste; pensée juste; parole juste; action juste; moyens d’existence justes; effort juste ; attention juste; concentration juste). Pratiquer ce noble sentier implique la ténacité joyeuse. C’est tout le contraire d’une persévérance qui entrave.

Le bodhisattva au fur et à mesure de son cheminement se rend compte que suivre la voie de façon étriquée ne mène nulle part. La cultiver librement, sans contrainte, permet de déboucher sur la grandeur. Il est impossible d’atteindre cette liberté si nous pratiquons avec notre petit égo, avec nos désirs nombreux et intenses. S’agit-il de supprimer nos désirs ? Bien sûr que non ! D’ailleurs, même si nous le voulions, nous ne le pourrions pas ! Alors comment faire ?

Si la conduite ne s’ajuste pas avec la voie, le corps et l’esprit ne seront jamais en paix. S’ils ne sont jamais en paix, le corps et l’esprit ne connaissent ni tranquillité ni joie. Sans tranquillité ni joie, des difficultés apparaissent dans la réalisation de la voie. Comment agir afin que la conduite et la voie s’accordent ? C’est avec un esprit qui ne préfère ni n’abandonne, un esprit sans notion de profit ou de renommée.

Dôgen Zenji – Gakudō Yōjin Shū / (traduction Jiun Rommeluère)


Il est important de ne pas suivre la voie avec un esprit d’obtention. Vouloir acquérir des mérites par notre pratique est hors dharma du bouddha. Pratiquons la voie pour la voie, c’est tout. Vivre la dharma sans esprit d’obtention permet de se libérer de notre avidité naturelle. Nous pouvons ensuite nous contenter de ce qui se présente, avec un esprit libéré de jugement (bien ou mal) et constater que nos désirs sont toujours là, mais ne sont pas ceux que l’on croyait.

Pour nous aider à nous ajuster sur la voie du Bouddha un outil puissant nous est proposé : Zazen. Utilisons le avec régularité !


Les mains jointes

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